vendredi 21 novembre 2008

[La terre vue du ciel]


















“Le grimpeur est un martyr. Il affronte l’inconnu, le terrifiant, avec le sourire de celui qui fait ce qu’il a à faire avec la foi et la passion.
Martyr puisqu’il accepte la souffrance qui résulte de son ascension comme quelque chose d’inhérent à son activité ; ni plus ni moins.
Lui octroyer le statut de héros est un alibi : il fait tout ce que les autre n’osent pas faire, ce dont ils n’osent même pas rêver.
Son obstination dérange.
Alors, on le marginalise.
L’himalayiste est en définitif un homme seul.”

Benoît Chamoux “Le Vertige de l’infini” - Octobre 1988

“L’aventure solitaire poussée à l’extrême, n’est autre qu’une auto-psychanalyse.
Un mode d’expression suprême de l’égo. C’est aussi la nécessité de chercher en soi l’essence d’un refus social qu’on va exprimer dans un ailleurs où les règles sont simples et limpides : jeu de vie et de mort. L’objectif limpide : créer.”

Benoît Chamoux - Août 1990

Extraits de “Benoît Chamoux - Petit Prince de l’Himalaya” SOLAR - Septembre 1996

Souffrance d’une cheville blessée, corps vieillissant et pourtant déjà, l’envie, l’obstination de repartir là haut, tout là haut, “un peu plus près des étoiles”, tel un martyr engagé dans une “envolée vers l’oxygène rare”, au bord de l’asphyxie, pour tenter encore et toujours de mieux comprendre le monde des hommes,
“la terre vue du ciel”...

lundi 10 novembre 2008

[Les destinées sentimentales]














« Il y a longtemps que je t’aime Jamais je ne t’oublierai »(1).
Ces paroles d’une chanson populaire bien connue sont tellement vraies pour la montagne et moi depuis l’âge de 4 ans (première ascension intégrale du Puy de Sancy) qu’il m’est toujours difficile d’accepter, l’âge avançant et de plus en plus épuisé au retour des sommets, que mon meilleur niveau physique et technique est un peu plus derrière moi.
Le rêve tenace de Guide s’éloigne, prisonnier d’une réalité…

En écrivant le post des « Chanteurs de Mexico », après le deuil, déjà, d’une ascension au Mont-Blanc (vécue par procuration grâce au succès de Frédéric Maurel et d'Eric Vidal les 2 et 3 août derniers), j’ajoute aujourd’hui avec réalisme mais sans tristesse le Pico de Orizaba à toutes ces montagnes, tous ces « Horizons gagnés »(2) par d’autres et dont mes pas ne pourront jamais fouler les sommets. Trop loin, trop difficiles, trop chronophages, trop séparateurs…pour moi et les miens.
« Au nom de tous les miens »(3), je commence en effet à mesurer le progressif, nécessaire et salutaire recul à prendre dans la fréquence des départs et le degré d’engagement vers des sommets plus ou moins hauts et lointains.
Difficile pour autant d’avoir les pieds sur terre lorsque l’on a la tête dans les étoiles, tel un enfant qui n’aurait pas grandi…

« Choisir, c'est renoncer » dit on souvent.
Renoncer à un sommet est un choix particulièrement difficile, surtout lorsque l’on est comme moi l’instigateur de l’ascension, du programme d’enchaînement…














Dans mes tentatives hivernales en solitaire ou en équipe à La Saume, j’ai souvent été confronté à ce choix difficile.
Plus récemment, c’était au pied du Pic Panestrel (3254 m), lors de l’expé « Forfour 08 » en octobre dernier, lorsque j’ai laissé partir Raphaël, Olivier et Baptiste avec pour seul « lot de consolation » la modeste Pointe d’Escreins (3038m).

Une cheville mal soignée de longue date est un « handicap » aux allures de fardeau à porter en silence, résigné, pour « l’homme qui marche »(4) pendant de longues heures dans des pierriers hostiles. Mais plus dure encore est la descente, lourdement chargé avec en prime le deuil à faire d’une montagne inachevée…

Dans la vie comme en montagne, nombreuses sont les circonstances, conditions et raisons qui nous imposent à faire régulièrement des choix pour être reconnu par ceux et celles qui comptent le plus.
Etre reconnu par les siens, pour vivre, tout simplement.

Des choix que nul ne peut juger ni même condamner puisqu’ils sont toujours dictés par « Les destinées sentimentales »(5)…

« Je regarde vers le ciel
Les mains tendues vers toi
Mon Dieu si elle t’appelle
Parle-lui de moi »(6)

(1) « A la Claire Fontaine »
(2) « Les horizons gagnés » - un film de Gaston Rébuffat - 1961
(3) « Au nom de tous les miens » - un livre de Martin Gray - 1971
(4) « L’homme qui marche » - une sculpture d’Alberto Giacometti - 1960
(5) « Les destinées sentimentales » - un film d’Olivier Assayas - 2000
(6) « Parle lui de moi » - Aimer ce que nous sommes – Christophe - 2008

[Les chanteurs de Mexico]


















Nos deux globe-trotters, alias « Burned Head » (Baptiste Merlin) et « Crazy Boy » (Olivier Blache) sont de retour de leur périple mexicain. Histoire de pouvoir contempler une fois de plus « la terre vue du ciel » sans pour autant ajouter un nouveau saut à leur palmarès, « Babat » et « Oliv » avaient décidé de s’offrir « le toit du Mexique », à savoir le Pico de Orizaba avec ses…5636 m (troisième plus haut sommet d’Amérique du Nord),
excusez du peu !












Une nouvelle ascension couronnée de succès pour les deux plus fringants membres du Chilkoot Mountaineering Team puisque le sommet a été atteint en deux jours après une arrivée, à la nuit tombante, en jeep « panamerican » au Refuge Piedra Grande (4260 m !)

Le premier jour fut consacré à une longue marche d’acclimatation entre 4260 m et 4810 m (vs. altitude du sommet de notre – modeste - Mont-Blanc national !).













Sans nul doute, « c’est beau une ville la nuit » mais c’est encore plus beau un pays à l’aube !
Le second jour ou « summit day » a commencé quant à lui avec un lever dès 01H00 du matin pour un départ du refuge à 02H00.












Les deux comparses ont mis pieds sur le glacier à 04H30 avant d’atteindre cinq heures plus tard - soit à 09H30 - le sommet du cratère (et oui le Pico de Orizaba est un volcan dont la dernière éruption remonte à 1687).















Selon Olivier et Baptiste l’ascension du glacier fut « très dure » sur la fin et très froide (Baptiste dit encore avoir deux doigts très peu sensibles).

Comme toujours, après « l’ivresse des hauteurs », la descente fut longue et douloureuse pour les jambes.


















Prochain objectif, au-delà des frontières pour « Les chanteurs de Mexico », la Mongolie courant avril 2009 pour un long trek et l’ascension du Khuïten (4374 m), plus haute montagne de cette région parcourue autrefois par Gengis Khan et territoire du léopard des neiges…













D’ici là, Font Sancte, Tête de la Petite Part, Tête de Girardin, Col Tronchet et Col Albert, tous inscrits sur le fil des 3000 des Sentinelles d’altitude (PCQR) pour la fin janvier et le début avril 2009.

[El Capitan au Nose]














Un long dimanche de promenade en famille, hier 9 novembre 2008, dans le vallon de l’Aiguebrun (Luberon).
Véritable « Yosemite » à la française, le site du Buoux est internationalement connu dans le monde de l’escalade.
Ce site de grimpe exceptionnel totalise 453 voies de 5c à 8c
de 50 m de hauteur minimale à 130 m de hauteur maximale.













A voir le nombre de grimpeurs encore engagés tard hier au soir et les nombreuses fourgonnettes et autres breaks arborant fièrement des stickers Petzl, Béal, Millet Roc Session…l’Auberge des Seguins avait tout du mythique « Camp 4 » américain ! De plus, en levant un peu le nez, force est de constater que le site luberonnais possède lui aussi son « Nose », la démesure en moins…











Fourbu, après un long parcours en boucle au départ du parking des Seguins via Sivergues et un retour par le haut de la falaise puis la « rampe » de descente (pavée !) jusqu’à l’Auberge « au pied du mur », Dimitri pouvait s’endormir à Cavaillon, la nuit venue, la tête pleine d’images d’une « Légende d’Automne » entrecoupée d’une légitime appréhension de chute libre...

Son mouton « Raymond » aura su le rassurer et lui montrer la voie, vers le haut, c’elle d’ « Un après-midi de chien » (Falaise de Balme – Hte Savoie – 180 m – 6b max – 6a+ obl.).

Normal pour « El Capitan » qui ne cesse de courir avec toute l’énergie de ses six ans…

mercredi 5 novembre 2008

[Yes, we can]














A l’aube - heure française - de ce mercredi 5 novembre 2008 désormais historique, alors que j’écoutais les premiers résultats des élections outre-Atlantique puis le discours du très brillant Barack Obama l’oreille collée à mon transistor, je n’ai pu m’empêcher de penser à l’astre solaire qui caresserait dans quelques heures les épaules des Sentinelles d’altitude du Queyras…

L’Aube et ses premières lueurs ont toujours été porteuses de l’espoir des hommes.
Celui qui réchauffe les cœurs et qui nous confirme qu’il faut
« Aimer ce que nous sommes ».
L’espoir aussi d’un jour meilleur où tout reste possible.

Pourquoi regarder à ses pieds, voire derrière soi, toujours, comme le vieillissant et tellement dépassé héros américain McCain ?
Quoi qu’ait été le résultat, le candidat démocrate afro-américain Barack Obama avait fait l’essentiel durant sa campagne en ayant si bien su incarner et porter « so far » l’espoir d’une nécessaire et sincère réconciliation entre Blancs et Noirs. Ce matin, son écrasante victoire a valeur de « cherry on the cake » !
Pourquoi ? Tout simplement parce que lui regarde devant et incarne l’espoir du jour qui naît avec les premières lueurs de l’aube sur Ground zero…

« Change we need ».
This morning, « Yes, we can ».

With Obama elected, American dream is back !
Comme l’écrivait à sa Une Le Monde au lendemain des événements du « september eleven », aujourd’hui,
« Nous sommes tous Américains ».

Nul doute, ce Barack là va casser la baraque !

C’est Martin Luther King qui ce matin doit être aux anges…

mardi 4 novembre 2008

[Ici Mars, à vous la Terre]






















Notre partenaire titre (vs. La PYRENEX CHILKOOT QUEYRAS RIDGELINE 2007-2011) vient de commettre la veste de protection absolue pour le ski freeride !
Conçue pour coller au plus près de vos exigences, affranchie de toute contrainte, la Mars Glued Jacket de Pyrenex multiplie les innovations techniques grâce à un procédé exclusif de thermocollage. Sommet de protection et de créativité, elle vous « colle à la peau » pour mieux se plier aux conditions les plus extrêmes et vous offrir de pures sessions à sensations.

Une veste à découvrir en urgence en page 91 du N°393 – Octobre 2008 – SKI MAGAZINE « Spécial Tests 2009 » et en page 9 du Guide de l’équipement Hiver 2008-2009 de MONTAGNES MAGAZINE daté de Novembre 2008, tous deux actuellement en kiosques et dans tous les bons magasins pour freeriders, à commencer Au Vieux Campeur.

Prix public indicatif : 413 €

PYRENEX is back !