“Le grimpeur est un martyr. Il affronte l’inconnu, le terrifiant, avec le sourire de celui qui fait ce qu’il a à faire avec la foi et la passion.
Martyr puisqu’il accepte la souffrance qui résulte de son ascension comme quelque chose d’inhérent à son activité ; ni plus ni moins.
Lui octroyer le statut de héros est un alibi : il fait tout ce que les autre n’osent pas faire, ce dont ils n’osent même pas rêver.
Son obstination dérange.
Alors, on le marginalise.
L’himalayiste est en définitif un homme seul.”
Benoît Chamoux “Le Vertige de l’infini” - Octobre 1988
“L’aventure solitaire poussée à l’extrême, n’est autre qu’une auto-psychanalyse.
Un mode d’expression suprême de l’égo. C’est aussi la nécessité de chercher en soi l’essence d’un refus social qu’on va exprimer dans un ailleurs où les règles sont simples et limpides : jeu de vie et de mort. L’objectif limpide : créer.”
Benoît Chamoux - Août 1990
Extraits de “Benoît Chamoux - Petit Prince de l’Himalaya” SOLAR - Septembre 1996
Souffrance d’une cheville blessée, corps vieillissant et pourtant déjà, l’envie, l’obstination de repartir là haut, tout là haut, “un peu plus près des étoiles”, tel un martyr engagé dans une “envolée vers l’oxygène rare”, au bord de l’asphyxie, pour tenter encore et toujours de mieux comprendre le monde des hommes,
“la terre vue du ciel”...