
Alors que les premiers flocons commencent à peine à napper de blanc les sommets de nos « lovely french Alps », nos amis de Freepresse nous proposent en kiosque le volume 25 de leur très select Fluid, « The Original Photomagazine ».
Une publication annonciatrice d’une saison hivernale imminente et synonyme d’un retour en force des rubriques cultes made in Le Bourget-du-Lac avec notamment un très complet FANATIK consacré au « Shaolin Rider » Aurélien Ducroz, un long FLY à destination de l’Island Lake Lodge, un toujours très sûblissime FILM SECTION à valeur de superbook made in Europe et enfin un très sélectif FETICHE pour présentation des 30 skis avec lesquels il faudra compter au cours de la saison qui s’annonce…
En résumé, comme d’habitude avec Fluid, rien que du beau, du chaud et du show.
Du beau boulot en quelque sorte concocté par un noyau d’experts que l’on aurait tort de prendre pour des rigolos...
Seul bémol : ouvrir Fluid loin des montagnes, c’est prendre le risque pour tout bureaucrate de « péter une fixation » faute de pouvoir dans la minute troquer le costume cravate et les chaussures vernies pour la doudoune bonnet et les spatules !
En ce qui me concerne et parce qu’une « odeur de sapin » se dégage de plus en plus tout autour de moi, je compte bien aller chercher la pente très tôt cette saison, c'est-à-dire dès la fin novembre, protégé par une fidèle doudoune Pyrenex et armé de mes bons vieux Legend 8000.
Dans cette quête entamée (enflammée ??) du meilleur spot « d’openning » (France ? Suisse ? Italie ? Espagne ?... pour parler des montagnes les plus « proches » de mon très rural Vaucluse), point besoin d’un tapageur et très discutable débat sur l’identité nationale.
Et pour cause, la saison dernière nous a rappelé qu’un « Whistler Blackcomb » se cache en bien des endroits de la planète à commencer au sein même de nos bonnes vieilles Alpes et Pyrenées, pourvu que le cumul et la qualité de neige soient au rendez-vous…
Alors pour savoir où aller skier l’hiver prochain, une conviction, un encouragement, un credo même : « Vive la France ! », titre choisi d’ailleurs par « François le Français » pour son éditorial…du dernier volume (N°25) en date de fluid.
Au lendemain d’une saison hivernale 2008-2009 qui restera dans les annales, il va sans dire en effet que partout dans le monde où la neige avait bien voulu tomber l’année dernière, les chanceux de la glisse s’en sont donnés à cœur joie et ce quelque soit le degré de la pente, leur équipement, leur niveau, leur condition physique…leur identité.
Pour preuve, deux des tous meilleurs « ricains » de la planète freeride avouait en fin de saison (par éditorial interposé de Mathieu Ros dans Ski Magazine- cf. post [Et si c’était vrai ?] du jeudi 12 mars 2009) avoir pu tracer des lignes de rêve du côté du Queyras !
Alors :
Peut-on décemment relancer un débat sur l’identité nationale au risque de raviver l’expression d’une « préférence nationale » ?
Peut-on légitimement vouloir continuer à ériger des murs entre les hommes à l’heure où l’on commémore le 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin ?
Peut-on refouler un skieur « étranger » qui se présenterait au sommet d’un domaine skiable français ?
Certainement pas.
Les montagnes du monde sont en effet les desseins de l’humanité.
L’engagement qu’elles réclament pour les gravir puis les descendre nous confirme à lui seul qu’elles sont certes des passerelles exigeantes à franchir mais aussi qu’elles sont les plus belles voies d’échange et de partage entre les peuples, entre les cultures, entre les hommes.
Et pour cause, l’histoire récente de l’alpinisme (et de l’himalayisme) nous a prouvé qu’il n’existait pas de montagnes infranchissables.
Voilà pourquoi, aujourd’hui, nous sommes tous freeriders…
Fluid is black, snow white.
L’hiver s’annonce cosmopolite !