mercredi 16 juillet 2008

[Les passagers de la pluie]




Courte séquence vidéo du "passager de la pluie", Eric Verrier, dans une chorégraphie improvisée sur une roche glissante, solidement arrimé au câble faisant office de ligne de vie, aux abords immédiats d'un Verdon en furie...
Les passagers de la pluie.

[Salto Angel]

Ou le Salto Angel version haut Var du côté du grand canyon du Verdon...
Une parenthèse - sportive - à valeur d'entraînement pour la prochaine étape de liaison de la Chilkoot Queyras Ridgeline (le caméraman Eric Verrier n'étant pas encore très familier de la randonnée au long cours et encore moins des pas d'escalade).

Un raid sauvage par conséquent, en juin dernier, sur le sentier de l’Imbut avec Eric au lendemain de la disparition de quatre touristes étrangers, emportés par la soudaine montée des eaux d’un affluent du Verdon en furie.















Dans la traversée intégrale de ce sentier sportif, nous n’échapperons pas nous aussi à un très violent orage nous immobilisant près de deux heures à l’abri d’une vire creusée dans la roche.

Des allures de jungle vénézuélienne et de Salto Angel pour ce grand canyon du Verdon sous l’orage, haut lieu de l’escalade en libre (vs. "La vie au bout des doigts" du réalisateur Jean-Paul Janssen avec le mythique Patrick Edlinger).

Plusieurs passage à gué (et même un court passage dans l’eau jusqu’à mi-cuisses !) pour ce raid express de la mi-juin 2008, histoire pour Eric Verrier (alias « Fly Boy ») de se familiariser un peu plus avec les passages aériens notamment lors de l'abrupte via ferrata (câbles et échelle) de sortie du sentier de l’Imbut…



















Un raid express dans le lit du Verdon à mi-chemin entre spéléologie et « Délivrance ».



vendredi 11 juillet 2008

[Du lourd en hivernal]


C'est dingue le matos que l'on peut transporter en montagne pour garantir sécurite et confort (!) lors d'une ascension hivernale...

Nul doute, il va falloir réduire poids et volume de tout ce matos pour la prochaine hivernale à la Font Sancte (3 385 m) en février ou mars 2009.

D'ici là - en septembre ou octobre prochain - une liaison express de la Bergerie d'Andrevez au Pic de Panestrel via le Pic d'Escreins, le Refuge de Basse Rua, le Col de la Scie, la crête de Vars, la Pointe de Pastourlet, le Pic des Houerts et la Mortice.
Le voyage de funambules sur les épaules des Sentinelles d'altitude du Queyras se poursuit...

jeudi 10 juillet 2008

[Du light à l'avenir]


Divagations au camp d'altitude du Col des Saluces - Vars (Février 2007) - sur la pertinence du choix d'un sport pour lequel le matos est encore loin d'être minimaliste (et light !) comme pour le surf par exemple.

Et si la clef du succès pour les prochaines Missions PCQR c'était le fameux style alpin revisité avec un matos réduit au strict minimum à la façon d'un Pierre Allain et son fameux "pied d'éléphant" ?

On consulte immédiatement notre partenaire PYRENEX, le roi de la plume !

[Ici la Lune, à vous la Terre]


Quelques secondes de vidéo en différé du sommet de la Pointe de la Saume, le lundi 7 avril 2008, en fin de matinée.

La combinaison gagnante du tiercé était ce jour là la suivante :

1er > Luc Royer
2ème > Baptiste Merlin
3ème > Olivier Blache















Olivier Blache réalisera ce jour là une probable première descente en snowboard de la Pointe de la Saume.


mercredi 9 juillet 2008

[JOURNAL DE BORD On a marché sur la Saume]













Première étape officielle de la Pyrenex Chilkoot Queyras Ridgeline et premier succès.

Six mois après le préambule en solo à la Saume, le lundi 7 avril 2008, Luc Royer, Baptiste Merlin et Olivier Blache atteignent les 3043 m du sommet de la pointe de la Saume.













Leur voyage de funambules sur le fil des 3000 du Queyras commence...

[JOURNAL DE BORD Saume Solo 2007]














> Saume solo
1er jour du Préambule – Vendredi 28 septembre 2007
Queyras Ceillaquin
Face Ouest de la Pointe de la Saume (3043 m), partie inférieure de la voie normale depuis l’Ubac de l’Aval + partie supérieure par la voie du vallon de Pra Francès et la crête de la Saume.
Refuge Le Petit Chalet (1431 m) – Quigoulet Bas (1611 m) - Bergerie d’Andrevez (2220 m) – Sommet de la Saume (3043 m) / Bivouac
Difficulté : F
Dénivelé positif : 1612 m
Durée : 4H30

8H55 – Je croise sur l’A51 à hauteur de La Brillane en direction du péage de Tallard, véritable sésame pour l’accès aux montagnes des « Alpes Latines » comme les appelle le Conseil Général des Hautes-Alpes. Le 2 litres TDI ronronne tel un léopard des neiges et Chris Rea m’emmène sur sa « Road to hell » vers le paradis du Queyras… L’épopée de la Pyrenex Chilkoot Queyras Ridgeline (PCQR) est lancée avec une pub Pyrenex, en rouge et blanc, à l’arrière de la voiture, au moyen du sac de stockage logotypé de mon duvet fraîchement expédié par le partenaire titre de cette aventure en partance.

Les préparatifs en amont de ce départ ont été tout particulièrement soignés afin d’avoir un sac à dos le plus léger possible pour cette solitaire à la Saume. Cette fois, pour ma troisième tentative, « failure is not an option » ! La rigoureuse sélection, orchestrée notamment autour du ratio poids/volume, s’est donc soldée par un sac à dos de 35 litres d’un poids total de 15 kilos. Rien que du top matos, le confort en prime…









11H27 – La voiture garée à l’Aval, le sac chargé sur le dos, c’est l’heure du départ du Refuge du Petit Chalet. Un étroit chemin s’élève en direction de Quigoulet bas. Trente minutes plus tard, je rejoins au point d’altitude 1675 m le carrefour de Quigoulet Haut et j’enjambe le torrent à l’aide du pont de rondins. L’ascension en forêt se poursuit et la limite pluie / neige se rapproche. Mon regard se porte à présent vers cette barre rocheuse qui semble interdire l’accès au Vallon des Pelouses. Le sentier chemine entre les lacets de la piste forestière du Bois Clair jusqu’à l’altitude de 1890 m, point de bifurcation pour la direction du Vallon des Pelouses. L’hiver s’annonce déjà en cette fin septembre puisque la neige fait à présent son apparition au sol et recouvre les mélèzes et autres pins sambro d’une fine dentelle blanche. La piste se redresse peu à peu pour devenir très vite un véritable mur qui m’oblige à concéder de nombreuses courtes haltes pour reprendre mon souffle. Un peu plus haut, alors que les 2000 m sont franchis, le sentier zigzague au milieu d’un petit plateau cerné sur sa droite par une somptueuse barre rocheuse. Je me souviens alors avec émotion de mon dernier passage, ici-même, accompagné de mon frère Marc, chevauchant fièrement nos VTT MBK « Aventure » en direction de la Bergerie d’Andrevez avant une descente sur Ceillac via le Belvédère de la Mourière. Une vraie première réalisée en août 1987 et probablement jamais répétée depuis notre passage en pionniers du bien nommé « Mountain Bike ». Sans le savoir, germait à cette époque de nos pérégrinations queyrassinnes à vélo ou à pied l’aventure dans laquelle je me lançais aujourd’hui. Un projet maintes fois repensé et aujourd’hui, vingt ans plus tard, à trente-sept ans passés, une envie folle de m’inscrire enfin dans le dessein, dans l’écriture, dans la composition, pas à pas, souffle à souffle, de ce parcours de crêtes qui ne pouvait que commencer par son Altesse, la pointe de La Saume, de surcroît en solo… Retraite monacale, sur ces terres du Queyras que j’aime tant et qui constituent, pour moi qui suis de nulle part, « ce pays qui est le mien ».
13H03 – J’arrive à la bifurcation Vallon des Pelouses / Crête d’Agnès. Altitude 2170 m. Lors de notre répétition hivernale, probablement vers la fin janvier 2008, ce carrefour constituera à la descente le point où il faudra rechausser les peaux ou les raquettes en direction du Pic d’Escreins avant la descente vers le Val d’Escreins et le Refuge de Basse Rua. Plus haut, après avoir traversé le torrent du Vallon des Pelouses, je rejoins la Bergerie d’Andrevez. Cette cabane aux murs de pierres et au toit de tôle est partagée en deux. L’une fermée, réservée aux bergers pour les périodes d’alpage estival, l’autre ouverte pour les randonneurs. Equipée d’un poil à bois, d’une table et d’un lit deux places avec sommier métallique s’il vous plait, cette partie est plutôt crapoteuse… Pour urgence seulement à défaut de tente ! Laissant la bergerie derrière moi et renonçant à déjeuner sur place comme attiré par le sommet, je poursuis mon ascension en obliquant à 90° droit pour franchir une sorte de petit col en direction du Vallon de Pra Francès.
13H46 – 2330 m – Je quitte la trace du sentier qui remonte vers le Belvédère de la Mourrière pour m’élever « hors piste » au rythme de 12 m par minute dans le désertique Vallon de Pra Francès avec pour ligne de mire, un pin sambro totalement nu, dont seul le tronc a subsisté. Le plafond nuageux est joueur. Il masque ou découvre à sa guise les reliefs qui m’entourent. Soudain, une vaste et généreuse percée soutenue par un puissant rayon de soleil me permet de découvrir les lignes sévères de la Crête de Pra Francès. J’entre à présent dans l’univers minéral de la haute montagne. Le manteau de neige est d’environ quinze centimètres d’épaisseur.
14H21 - L’heure d’un rapide déjeuner a sonné ! J’extirpe tout d’abord quelques victuailles de mon sac puis le petit transistor Sony que je calle rapidement sur 90.8 FM France Inter pour me tenir compagnie dans ce décor de rêve.
Très vite un frisson traverse mon corps et m’invite à étrenner ma veste PYRENEX Vintage Authentic au superbe coloris orange. L’orange des pionniers, celui des équipements Fusalp porté par les premiers sumiters français à l’Everest : Jean Afanassieff, Nicolas Jaëger et Pierre Mazeaud. Les idoles de mon enfance et le souvenir du clap cinéma le plus haut du monde retransmis sur le petit écran. Orange, la couleur des pionniers. Orange, la couleur du feu. Orange, la couleur d’une passion : celle de la montagne. Orange enfin, comme le nom de mon opérateur téléphonique auquel je pense à cet instant de pause en regardant vers la gauche la crête de la Saume qui apparaît dans le déchirement des nuages de brume. Une fois atteinte en effet, cette ligne de crête devrait me donner accès en toute théorie au réseau, histoire de pouvoir rassurer mes proches à l’aide mon téléphone mobile du bon déroulement de mon ascension solitaire.
14H58 – Je reprends l’ascension au milieu de ce dédale de caillasses recouvert d’un manteau neigeux rendant moins austère l’abrupt vallon. Cet hiver, la descente devrait être un vrai régal pour skieur, snowboarder et snowscooter… A l’altitude 2550 m, le vent commence à se lever. Au point 2630 m, j’aperçois en contrebas un vaste rocher sur lequel nous avions fait halte à l’été 1991 avec mon frère Marc, mes copains Jean-Christophe Rat et Eric Hoogenbosch ainsi que Marine, ma future femme, que je venais de rencontrer un mois plus tôt à Hyères.
Nul doute, la Saume est une montagne de souvenirs…
15H19 – 2675 m – « Un homme marche devant » moi si j’en juge par les traces fraîches laissées dans le manteau neigeux. Un chasseur ? Un randonneur ? J’ai beau regarder tout autour de moi, je ne vois personne et pourtant le manteau neigeux date d’un jour tout au plus. Les traces bifurquent plus haut sur la droite en direction d’une roche percée… Alors que je poursuis mon ascension en obliquant sur la gauche, j’aperçois non loin de la roche percée, blotti dans l’échancrure d’un petit col sans nom, un chamois qui m’observe à distance. La proie du chasseur matinal ?
16H00 – 2880 m – J’atteinds le point de connexion des crêtes de Pra Francès et de la Saume. Les nuages de brumes m’entourent à présent et le vent redouble de puissance. 50 m plus haut sur ma gauche, j’entrevois le rocher où nous nous étions arrêtés avec Frédéric Maurel le 9 mai 2004, invités au talkie-walkie à faire demi-tour par Eric Vidal et Julia Mageneau, bloqués et las de nous attendre au camp d’altitude du Belvédère de la Mourière. Pour moi aujourd’hui, l’ascension se poursuit, plus haut, vers le sommet qui cette fois m’ouvre ses portes.
16H11 – 2990 m – Dernier replat avant l’ultime ressaut et l’arête terminale du sommet. Là encore, souvenirs de bivouac sous l’une des toutes premières tentes dômes dites « igloo » avec le fréro lors de notre enchaînement estival Saume > Font Sancte en août 1989…
16H36 – 3045 m – Je suis au sommet. Une joie immense m’envahit. Après mes échecs printaniers de 1995 et 2004, hivernal de 2006, me voilà à nouveau au sommet de cette montagne que j’affectionne tout particulièrement.
Quatre heures trente d’ascension auront été nécessaires pour gravir les 1612 m qui me séparent du Refuge du Petit Chalet à l’Ubac de l’Aval.
Rapide installation du mât et de l’oriflamme Chilkoot et quelques prises de vues au retardateur ou bras tendu avant d’installer le plus rapidement possible le bivouac. Ce dernier se résume à une petite tente « Lightent 2 » de Ferrino avec matelas de Fakir composé de cailloux dans l’échancrure sommitale qui me protègera du vent. Tapis de sol et double toit sont tendus au moyen de rochers en guise de sardines. Pas d’autre solution en regard du sol…minéral. Bien vite la nuit tombe et je m’engouffre dans mon minuscule refuge de toile grise et rouge. La frontale sur la tête, j’aménage les 2,8 m2 de mon repère d’altitude. Le mini poste Sony est calé sur les ondes de France Inter. La veillée peut commencer. A l’aide de mon téléphone portable, j’appelle Marine pour la rassurer et lui faire part de ma joie à l’issue de mon ascension. Hasard du calendrier, Marine m’apprend que René Desmaison est mort ce même jour. Je repense alors aux réalisations et nombreuses premières de cette légende de l’alpinisme. Je me souviens de la lecture de certains de ses livres, « 342 heures dans les Grandes Jorasses » ou bien « Les forces de la montagne » dans lequel j’avais appris que l’un de ses tous premiers sommets avait été le pic de Rochebrune, sommet non loin d’ici, à portée de vue de la Saume et inscrit au programme de cette Pyrenex Chilkoot Queyras Ridgeline… Je suis assez surpris de mon état physique, à peine marqué par ma rapide ascension bien qu’assez lourdement chargé.
L’entraînement préalable en vélo de route, au rythme d’une sortie hebdomadaire, porte ses fruits…

19H29 - La température chute peu à peu à l’extérieur de la tente et le noir est à présent quasi-total. Après une courte station extérieure dans la brume, je m’engouffre à nouveau dans la tente pour m’y réchauffer. Le dîner est composé d’une chiffonnade de jambon d’Aoste, d’un rôti de porc Fleury Michon et d’un traditionnel hachis parmentier de Bolino… 20H00, Jacqueline Petroz annonce la nomination de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fond Monétaire International et seulement en toute fin de journal la disparition à 77 ans de l’alpiniste René Desmaison…

21H00 – C’est beau une ville la nuit ! La brume s’est enfin levée et il m’est possible à présent de contempler, en contrebas du sommet, les lumières de Ceillac qui scintillent… A l’aplomb du col des Estronques, Dame Lune rayonne de tout son astre. Le zip de la fermeture éclair chante une dernière fois. Je rentre avec délectation dans mon sac en duvet Pyrenex Alpine 1200 flambant neuf. Mon matelas autogonflant Thermarest préserve vaguement mon dos des nombreux ressorts caillouteux du sommier défoncé qui est le mien ce vendredi soir sur la terre…













> La levée des couleurs
2ème jour du Préambule – Samedi 29 septembre 2007
Queyras Ceillaquin
Descente sur le refuge du Petit Chalet
Sommet de la Saume (3043 m) – Bergerie d’Andrevez (2220 m) – Quigoulet Bas (1611 m) – Refuge Le Petit Chalet (1431 m) / Dépôt du mousqueton « relais » CQR
Dénivelé positif : -
Dénivelé négatif : 1612 m
Durée : 2H30

07H00 – Réveil au bivouac. Je m’extirpe de mon sac de couchage pour chausser mes chaussures Assolo Summit qui ont gelé pendant la nuit. Le chaud du sac fait place à un froid mordant à l’extérieur. Le ciel est totalement dégagé et les premières lueurs du soleil viennent de derrière le Mont Viso. Autoportrait avec en arrière plan le minuscule bivouac, le sommet et l’oriflamme Chilkoot. Avec les premiers rayons du soleil, c’est la levée des couleurs sur la Saume. 360° de panorama. Le moment est rare, le silence total. Mon regard se porte à présent sur le massif des Ecrins et le Pelvoux dont j’avais réalisé la traversée un week-end de juillet avec les camarades du CAF d’Avignon. Plus à droite, le Rochebrune, sommet de jeunesse du regretté René…
07H55 – Le bivouac démonté, j’entreprends avec prudence, car sans crampons, la traversée verglacée du sommet pour rejoindre l’arrête sommitale et l’itinéraire de descente. Le vent violent m’oblige à protéger mon visage à l’aide de la capuche fourrure de ma veste Pyrenex Vintage Authentic.
08H45 – 2625 m – A mi-parcours du vallon de Pras Francès j’effectue une petite halte pour retirer la doudoune et resserrer les lacets de mes chaussures à présent dégelées.
09H16 – 2225 m – Je rejoins la jonction Vallon de Pra Francès / sentier de la Mourière. Le champ de mines est à présent derrière moi et mes chevilles vont pouvoir se reposer. Le rythme de descente est de 13 mètres / minute. 15 minutes plus tard, j’arrive à la Bergerie d’Andrevez. La descente se poursuit jusqu’à l’intersection avec l’itinéraire du Pic d’Escreins.

En 2008, après un aller-retour en hivernal à la Saume, notre itinéraire des « Sentinelles d’altitude » se poursuivra par là, pour rejoindre le Val d’Escreins et le refuge de Basse Rua. 1H15 pour avaler 800 m de dénivelé : la forme est toujours au rendez-vous.



10H00 – 1810 m – Jonction avec la piste forestière et descente par la piste afin de reconnaître l’itinéraire de descente à ski au cœur de l’hiver prochain. Très vite, je rejoins le petit pont de Quigoulet Haut et le bouillonnement du torrent. A 10H30, j’arrive au refuge du Petit Chalet et confirme mon retour au gardien.





Après un rapide passage à Ceillac pour acheter le Dauphiné et observer aux jumelles le sommet de la Saume pour tenter d’apercevoir le drapeau Chilkoot, je reprends la route vers la Provence puis Hyères où m’attendent les miens, Marine, Anouk et Dimitri.

Alors que je m’éloigne de ce Queyras que j’affectionne tant, je ne peux m’empêcher de faire dérouler dans ma tête les images de ce solo enfin réussi à la Saume…

[Préambule]


Succès pour le préambule de la PYRENEX CHILKOOT QUEYRAS RIDGELINE !

> 23 mai 1995 : 1ère tentative "printannière" en solitaire par la voie normale et échec 300 m sous le sommet faute de crampons.

> 8-9 Mai 2004 : 2ème tentative "printannière" par la voie normale et décision avec Frédéric Maurel de faire demi-tour 200 m sous le sommet.
> 25-26 janvier 2006 : 1ère tentative "hivernale" par la voie du Pas du Curé avec Nicolas Guitton, Baptiste Merlin, Olivier Blache et Thierry Marshall. Arrêt à l'approche du couloir du Pas du Curé en raison des conditions météo et du risque avalancheux de 4/5.

> 28 septembre 2007 : 4ème tentative "automnale" en solitaire et sommet à 16H35 après 5 heures d'ascension. Bivouac au sommet et redescente express (2H20 pour dévaler les 1600 m de dénivelé) le samedi 29 pour une arrivée au Refuge du Petit Chalet à 10H35.
Les couleurs CHILKOOT flottent à présent au sommet. L'oriflamme attend l’équipage du Chilkoot Mountaineering Team, tout là haut entre terre et Lune, pour leur tentative collective, en hivernale, véritable point de départ de l'aventure PYRENEX CHILKOOT QUEYRAS RIDGELINE...

[EQUIPAGE]













> Olivier Blache
« Crazy boy »

33 ans

Snowboarder
Agent Immobilier, il pratique également le VTT et la chute libre. Enduro et jumping en compétition pendant de nombreuses années. Stages de survie en forêt primaire et ancien Commando-parachutiste avec notamment 4 mois de Piste Malibe.

Contact : olivier.blache@immo-consult.fr














> David Deguelle

Skieur-alpiniste
Responsable événementiel de la station de Vars, il pratique, organise et encadre des séjours outdoor. Rien ne l’arrête en montagne avec en prime la ponctualité de l’horloger suisse.

Contact : d.deguelle@otvars.com















> Nicolas Guitton
« El Tractor »

34 ans

Snowscooter-alpiniste
Steewart sur vols long courrier au sein d’une grande compagnie aérienne nationale, c’est à coup sûr l’homme fort du Groupe. Grand, voire géant, c’est la puissance incarnée et l’expérience en prime en regard de ses premières sur son drôle d’engin de glisse : première descente en snowscoot du Mont-Blanc, première descente en snowscoot du Dôme des Ecrins, première descente du Huyana Potosi (Bolivie). Adepte des raid-multisports et des épreuves d’endurance, il compte à son actif plusieurs raids Gauloises ainsi qu’une ascension/descente VTT du Mont Fuji.

Contact : outdoorcontact@hotmail.com



















> Baptiste Merlin

29 ans
« Burned head »

Skieur
Caméraman et réalisateur freelance, ce natif de Saint-Barthélémy découvre la montagne. Insulaire d’origine, ce spécialiste de l’eau (une traversée de l’atlantique à la voile à son actif mais aussi surfeur et wakeboarder devant l’Eternel) est également un spécialiste de l’air. Adepte de la chute libre il est toujours en quête d’adrénaline. C’est enfin le 1er œil du groupe chargé de coucher sur le miniDV les images de cette aventure sur les épaules des « Sentinelles d’altitude ».

Contact : batmerlin@gmail.com

















> Luc Royer
« Luke la Main froide »

38 ans

Skieur et Alpiniste
Directeur de la Communication dans un grand groupe de communication, il rêvait de devenir Guide de haute montagne. Créateur de CHILKOOT, c’est l’initiateur et leader du programme de missions PCQR 2007- 2011. Quelques réalisations classiques dans le massif de l’Oisans dont la mythique course de traversée du Pelvoux et de nombreuses ascensions à plus de 3000 dont quelques solitaires et hivernales dans le Queyras, son pays d’adoption. Prisonnier d’une vie professionnelle qui l’éloigne trop souvent des sommets, il ne cesse de vouloir s’évader vers les « montagnes de l’esprit ».

Contact : luc.royer@chilkoot-cdp.com

> Eric Verrier
« Fly Boy »

37 ans

Skieur
Caméraman et réalisateur freelance, ce bourlingueur de l’air et des vagues se distingue par une casquette de pilote de bush vissée sur sa tête et le salut militaire. Il rêve de posséder un biplace aile haute Cessna 140 et de partir s’installer chez nos grands cousins du Québec…libre ! Sa découverte du ski de montagne sur les hauteurs de Vars en février 2007 s’est faite « en pleine tempête ». Un vrai baptême de l’air pour ce pilote qui devrait prochainement mettre son talent au profit d’images aériennes pour couvrir les différentes missions de ce parcours initiatique entre terre et Lune sur le fil des 3000 du Queyras.

[PLANS DE VOLS]

> Départ REFUGE "Le Petit Chalet"
1- Pointe de La Saume 3 043 m (en hivernale)
Pic d'Escreins 2 734 m
Pointe de Pastourlet 2 657 m
2- La Mortice 3 169 m
3- Pic de Houerts 3 235 m
4- Pointe d’Escreins 3 038 m
5- Pic de Panestrel 3 254 m
6- Pic de la Font Sancte 3 385 m (en hivernale)
Tête de Favière 2 866 m
Tête de Girardin 2 875 m
Le Longet 2 965 m
7- Péouvou 3 232 m
8- La Roche Noire 3 134 m
9- Tête de La Cula 3 121 m
10- Tête de Longet 3 146 m
11- Pic de la Farnéiréta 3 134 m
12- Tête des Toillies 3 175 m
13- Rocca Bianca 3 059 m
14- Pic de Caramantran 3 025 m
15- Pain de Sucre 3 208 m (en hivernale)
16- Pic d’Asti 3 220 m
17- Mont Aiguillette 3 287 m
18- Mont Ruiné 3 145 m
Rocca del Castello 2 957 m
19- Pointe Joanne 3 052 m
20- Pointe Gastaldi 3 210 m
21- Pointe de Venise 3 087 m
22- Aiguille Bleue 3 126 m
23- Pointe de Marte 3 152 m
Pic Traverse 2 991 m
Sommet d’Olive 2 869 m
Pic du Rondet 2 838 m
Mont Arbancié 2 706 m
Praroussin 2 675 m
Tête de Clot Lapierre 2 730 m
Tête du Pelvas 2 929 m
Bric Bouchet 2 997 m
Pointe Fournas 2 939 m
Pointe Rasin 2 974 m
24- Grand Queyron 3 060 m
Tête de Frappier 2 997 m
Pic Charbonnel 2 889 m
Rocher Charcheyme 2 836 m
25- Rocher Froid 3 216 m
26- Bric Froid 3 302 m (en hivernale)
27- Grand Glaiza 3 293 m (en hivernale)
Pic du Malrif 2 907 m
28- Petit Rochebrune 3 078 m
Pic de Fond Queyras 2 863 m
Sommet du Grand Vallon 2 867 m
29- Pic de Rochebrune 3 320 m
Clot la Cime 2 769 m
Pic de Beaudouis 2 843 m
Pic de l’Aiguiller 2 725 m
Pic de Maravoise 2 704 m
Tête Noire 2 587 m
Pic des Esparges Fines 2 706 m
Pic de Clapouse
Pic du Béal Traversier 2 910 m
Pic du Béal Céveilhan 2 895 m
Pic des Chalanches 2 670 m
> Retour REFUGE "Le Petit Chalet"

[PROGRAMME]


Le programme de missions CHILKOOT QUEYRAS RIDGELINE trouve sa genèse dans une amitié avec un queyrassin, Claude Fournier - aujourd’hui disparu - et d’une promesse, d’un engagement à l’heure du grand départ. C’est lui qui est à l’origine de ce parcours de funambules comme pour mieux découvrir un pays, « son pays », « ses hautes terres » du Queyras et le nécessaire respect qu’elles imposent. Un programme de missions entre terre et Lune afin de proposer un autre regard sur la randonnée de haute route et l’alpinisme… Cette histoire vraie constitue la trame de fond du scénario du film-documentaire qui retracera courant 2012 cette aventure.

CHILKOOT QUEYRAS RIDGELINE

une ligne de crête inspirée de :

la grande traversée des Alpes de Patrick Berhault (2000-2001)
et
de la skyline des Ecrins de Lionel Daudet et Philippe Pellet (2004)

60 sommets à traverser
29 sommets de plus de 3000 mètres
5 ascensions hivernales avec descentes à ski, snowboard et snowscoot
33 jours cumulés en montagne
1 parcours de funambules « quatre saisons » sur les épaules des

SENTINELLES D’ALTITUDE

de l’Escarton Queyrassin

de septembre 2007 à novembre 2011.


LE QUEYRAS

Le Queyras, aujourd’hui Parc Naturel Régional, est un espace montagneux particulièrement préservé au sud de l’arc alpin. Véritable enclave de caractère confinée au sein des « Alpes Latines » entre Ubaye, Guillestrois, Briançonnais et Italie, sa ligne frontalière est défendue par d’imposantes « Sentinelles d’altitude », souvent de plus de 3000 mètres, dont la plupart proposent en hiver des courses relativement engagées loin des massifs « icônes » que sont ceux du Mont-Blanc, de la Vanoise ou de l’Oisans.

Le massif du Queyras regroupe des sommets méconnus, « vierges » de toute sur-fréquentation. Entreprendre leur ascension, c’est à coup sûr s’évader au cœur des « Solitudes Blanches ». Ces pépites d’or blanc ont pour noms la Saume, la Font Sancte, le Longet, Les Toillies, le Caramantran, le Pain de Sucre, l’Asti, le Bric Bouchet, le Bric Froid, le Grand Glaiza, le Rochebrune (sommet de jeunesse faut-il le rappeler de l’alpiniste René Desmaison)


[COMPAGNIE]


L’appel de la forêt
The call of the wild


L’histoire de CHILKOOT – La Compagnie Des Pionniers commence véritablement à la fin du XIXème siècle, très exactement au cœur de l’hiver 1897-1898, alors que près de 30 000 chercheurs d’or, les « stampeders », venant de San Francisco et d’ailleurs via Skagway et Nome en Alaska, s’attaquent au terrible Chilkoot Pass, unique point de passage pour « basculer » vers le Yukon et l’or promis, quelque part du côté de Dawson City au canada…

Pendant l’hiver 1997-1998, soit très précisément cent ans après la mythique « Gold Rush », Luc Royer assiste au passage de « La Croix du Sud », course internationale d’attelages de chiens de traîneaux, sur les hauteurs de Valmeinier en Maurienne.
Sa première rencontre avec des mushers d’exception qui font passer avec détermination leurs attelages aux sommets de cols à plus de 3 000 mètres malgré le déchaînement des éléments, lui rappellent les pionniers du Klondike assoiffés d’or que rien ni personne ne pouvait arrêter dans leur périple de 700 kilomètres vers Dawson, pas même les 500 marches taillées dans la glace et les fréquentes avalanches du Chilkoot Pass…

Dans la foulée, au cœur d’une forêt de mélèzes du Queyras, CHILKOOT – La Compagnie Des Pionniers prend naissance et l’association du même nom est créée en avril 1998 à Marseille. Après un col « rentré » dans l’histoire, c’est désormais une marque d’outdoor qui portera le nom mythique de Chilkoot.

Cette même année, Luc Royer est rejoint par le photographe marseillais Henri Berthe. Ensemble, des forêts profondes et villages de bois du Queyras aux solitudes blanches de Maurienne en passant par l’Ardèche, les hauts plateaux du Var ou bien encore le littoral méditerranéen, ils constituent un recueil unique d’images d’aventure « chassées » au Leica puis « couchées » sur le papier baryté.

L’aventure comme art de vivre

Source inépuisable de la communication originelle de Chilkoot, cette collection en noir et blanc présente des femmes et des hommes contemporains, aux visages empreints de « l’aventure comme art de vivre ». On les dirait tout droit sortis du XIXème siècle…

Dès cette date, la marque adopte un logo évocateur de ces origines puisées, « au cœur de la terre » des pays d’en haut…
Tout naturellement, le premier logo est illustré d’un attelage de chiens de traîneau, symbolisant à lui seul le voyage extraordinaire de ces fameux pionniers de la Ruée parmi lesquels figurait le célèbre Jack london et sources d’inspiration de nombreux romans de Bernard Clavel.



Des abysses de la terre jusqu’à la lune...

Si le logo arbore dans un premier temps un attelage vu de trois-quarts avant, il est remplacé courant 1999 par un nouvel attelage vu cette fois de profil au superbe musher sans visage que l’on doit au graphiste marseillais Bruno Perrin-Turenne. Une belle empreinte frappée de huit lettres marquées au fer rouge et soulignée de la mention à vocation communautaire La Compagnie Des Pionniers. Cette identité de marque s’inscrira sur des banderoles, drapeaux et premiers vêtements avant de s’effacer au début 2007 pour laisser place à un nouveau logo. Cette troisième version est une création du Directeur Artistique grenoblois Axel Blanchet. Surligné des symboles alchimiques des quatre éléments – AIR – TERRE – FEU – EAU, la touche orange du feu vient s’ajouter à la dominante « black & white » historique du logo. Plus moderne et moins segmentant, cette troisième version du logo invite tous les pionniers du troisième millénaire à se rappeler l’aventure de ces chercheurs d’or qui un jour, comme eux, ont entendu « l’appel de la forêt ».

Le véritable voyage initiatique commence parmi les quatre éléments, des abysses de la terre jusqu’à la Lune…